7 mai 189
Les trois partis se choisissent des chefs
La soirée électorale de la station publique de radio Hira+. - Images Hiranews
Quand Philippe Boyer s'est imposé très nettement au PLP, Athénaïs de Vendeuvre et Charles Laroche ont été élus avec des écarts bien plus réduits.
C'était le véritable tour de chauffe en vue des élections législatives. En attendant la grande première électorale de la IVe République, les partis se sont désignés leur chef de file en vue de l'échéance électorale qui élira la première législature du nouveau Parlement, unicaméral pour la première fois depuis la chute de la monarchie.
3 750 822 électeurs se sont rendus aux urnes, un score supérieur aux espoirs de beaucoup de journalistes et d'experts. Parti où le suspense était le plus intense, le Parti Libéral-Conservateur a le plus mobilisé avec 1 581 156 votants. Avec aussi une grande compétition, l'élection du PSD a rassemblé 1 246 255 électeurs. Enfin, quand Philippe Boyer était le seul candidat visible de la campagne du PLP, seuls 923 411 électeurs se sont déplacés. À noter toutefois qu'au vu de son score, Philippe Boyer est parmi les 8 candidats celui ayant remporté hier le plus de voix.
Car au centre donc, aucun suspense n'a vraiment été constaté. Face à un Guillaume Valois qui n'est finalement jamais entré en campagne et s'est contenté des voix des anti-Boyer convaincu, Philippe Boyer a pu s'imposer avec 98,82% des suffrages. Le candidat centriste, crédité de 96-97% par les sondages pendant la campagne, est volontairement resté flou sur son programme pendant la campagne, préférant évoquer les lignes directrices du mouvement, pour limiter au minimum justement la taille du camp des mécontents de sa ligne, qui n'avaient que le bulletin de vote Guillaume Valois. Pas de quoi décourager les quelques 300 sympathisants rassemblés à son QG de campagne pour l'acclamer à l'annonce des résultats. Dans la foule, se mêlent différents âges qui se retrouvent tous dans leur champion qui mènera sa campagne avec Sandrine Venet, une avocate qu'il a nommé hier comme Chef-adjointe.
À droite, alors que beaucoup de supporters de Charles Laroche s'inquiétaient de la remontée dans les sondages de Christophe Blanchard qui était parvenu, la veille du scrutin, à se hisser à 3 points du favori de la course. L'incertitude dominait, tandis qu'il apparaissait que la seule femme de la course, Julie Loyal, serait distancée. Dans les QGs des deux favoris, la tension était grande parmi les supporters, environ 500 pour chacun des candidats. Finalement, de nombreux cris de joies dans un QG au moment où les résultats confirmaient la victoire de Charles Laroche avec 41,20% des voix. Christophe Blanchard restait finalement à 36,80%, la dynamique semblant s'être arrêté à la veille du scrutin. Les 150 partisans que Julie Loyal et son équipe avaient rassemblé ne masquèrent pas leur déception d'un résultat encore plus faible qu'attendu dans les derniers sondages. Avec 22% des voix, elle aura du mal à peser très lourd face aux deux poids lourds du mouvement.
Enfin, à gauche, la favorite Athénaïs de Vendeuvre a tenu son rang. Mais le résultat final aurait été imprévisible il y a quelques jours. L'ancienne députée phoécienne était la cible des attaques musclés du communistes Jules Demoire. Le match semblait se concentrer sur ces deux personalités, que les sondages ont donné au coude à coude à 48%. Mais au fil de la campagne, Athénaïs de Vendeuvre s'est envolée dans les sondages pendant que son adversaire communiste reculait inéxorablement. Le véritable opposant à la favorite devenait alors Fernand Beaubois, mystérieux nationaliste de gauche. Ce candidat avait tout de même 12 points de retard et les supporters de l'ancienne centriste ne purent cacher une pointe de déception au vu des scores : 48,43% pour leur candidate, moins de 4 points devant Fernand Beaubois (44,81%). Tous cependant se réjouissaient de la grande clarification idéologique permise par le score (6,76%) du communiste Jules Demoire.
Ces élections jugées réussies par beaucoup d'experts servent de répétition générale avant les élections législatives à venir, dont on connaît maintenant les trois principaux acteurs.